22-01-2021
2021, l'année du design system ?
- Culture digitale
Il n’est plus nécessaire de vanter les mérites du design system, cette boîte à outils que de plus en plus d’entreprises et d’acteurs publics adoptent pour mettre en œuvre leur stratégie de transformation digitale.
Les grandes entreprises, précurseurs en la matière (IBM, DASSAULT SYSTEMES, ENGIE, AXA, BPCE...), ont aujourd’hui suffisamment de recul pour mesurer les bénéfices concrets de leur design system, en termes d’organisation, d’expérience client et de montée en compétence de leurs équipes digitales.
Concrètement, un design system permet de définir les principes graphiques et ergonomiques des interfaces d’un même écosystème et de mettre à disposition des designers et des développeurs, des composants prêts à l’emploi. Conçu à partir des assets de la marque et des besoins utilisateurs, il améliore significativement le produit et permet des gains de productivité réels à terme.
Conscients de l’efficacité du dispositif, de nombreuses entreprises de taille intermédiaire sont tentées de se lancer dans la production d’un design system. Est-ce une bonne idée ? Oui, à condition de se poser, au préalable, les bonnes questions.
Le design system est un projet ambitieux de transformation, pas une simple charte graphique. Il nécessite du temps et des moyens, notamment une équipe dédiée en interne.
J’ai coutume de dire qu’il s’agit d’un point de départ dans la stratégie de transformation digitale de l’entreprise pas d’un point d’arrivée. En effet, le design system devra vivre dans le temps, être enrichi, si possible par les contributions des différents acteurs de l’écosystème ; et c’est là que souvent le bât blesse : il n’est pas simple de faire utiliser un design system conçu par une équipe centrale, mais il est encore plus compliqué de demander aux utilisateurs du design system de produire de nouveaux composants. Comme me l’a justement rappelé David Serrault, Head of Design à la BPCE, “il est toujours plus simple et moins cher de développer pour soi que pour une communauté”.
Autrement dit, il ne faut pas imaginer qu’un design system puisse être auto-suffisant ou auto-porté par sa communauté. La constitution en interne d’une cellule centrale d’UX / UI et de gestion de projet qui va créer le design system, le faire tester et l’alimenter dans la phase de run est indispensable. Cette cellule a également comme rôle de coacher et former l’ensemble des utilisateurs du design system et d’accompagner le changement.
On rencontre beaucoup d’entreprises qui sous-estiment voire oublient cet accompagnement et la communication qui va avec. Or tout changement nécessite d’être accompagné, et la création d’un design system en est un profond, souvent mal compris, et parfois vu - à tort - comme une démarche centralisatrice.
Je suis convaincu que la phase d’adoption est au moins aussi importante que la phase de production. Plus les futurs utilisateurs du design system comprennent les enjeux du projet et les bénéfices concrets qu’ils peuvent en tirer à titre individuel, et plus l’adoption sera efficace. La capacité à trouver le bon timing de diffusion du design system - surtout ne pas aller trop vite - et le choix des bons testeurs - qui deviendront ambassadeurs du design system au sein de la communauté élargie - sont également des facteurs clés de succès.
2021 sera-t-elle l’année du design system ?
Le sujet n’est pas nouveau mais il était jusqu’alors encore confidentiel.
De plus en plus d’entreprises et d’acteurs publics s’y intéressent et en comprennent l’intérêt majeur : unifier et mettre en cohérence leur écosystème digital, surtout s’il est complexe et décentralisé.
Nicolas Soussan
Directeur Associé
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