Une étude de Stanford et du MTI démontre qu'il existe en moyenne un gain de productivité de 14 % grâce aux IA génératives. Ce chiffre vous surprend-il ?

Il est essentiel de bien examiner les paramètres pris en compte et les types de tâches évaluées, car ce chiffre de 14 % ne s'applique pas uniformément à toutes les situations. D'autres études, dont l'une évoque même un gain de 60 %, ont été publiées. Cela montre que ces chiffres sont variables et doivent être interprétés avec prudence. Cependant, lorsque l'on se penche sur les témoignages et les études qualitatives, il devient évident qu'il existe un gain de productivité à plusieurs niveaux.

Tout d'abord, l'IA permet de gagner du temps sur des tâches fastidieuses, en particulier celles liées à la fatigue informationnelle. C'est là que je perçois le principal avantage de l'IA. Elle nous permet de nous délester de la gestion de l'information, des tâches répétitives, parfois administratives, voire de la génération d'idées ou même de la création en général. Par exemple, lors de la création d'un article suivi de publications sur les réseaux sociaux, l'IA peut considérablement simplifier ces processus.

En ce sens, l'IA se révèle extrêmement précieuse. De plus, elle contribue à accroître la productivité dans le domaine de la création de contenus. Une étude de Nielsen, met en lumière non seulement une nette amélioration de la productivité, mais aussi de la qualité du contenu. Cette étude a comparé un groupe utilisant l'IA pour rédiger un article à un groupe rédigeant manuellement. Bien sûr, il est essentiel de prendre en compte les critères de mesure, mais en moyenne, l'IA améliore la qualité. Cela peut s'expliquer en partie par le fait que les utilisateurs moins expérimentés progressent grâce à l'IA, tandis que les experts n'obtiennent pas nécessairement de meilleurs résultats. Il est donc essentiel de mesurer les résultats, mais dans l'ensemble, l'IA améliore la qualité, ce qui n'est pas étonnant étant donné qu'elle permet d'accélérer la génération d'idées, la structuration de la pensée, la création de brouillons et la rédaction.

Cependant, en ce qui concerne la correction, l'IA n'est pas aussi performante, car elle commet en moyenne environ quatre erreurs sur dix. Il est donc impératif de vérifier ce qu'elle produit, en particulier si l'on n'est pas un expert. Mais pour toutes les autres étapes du processus, elle permet de gagner du temps, ce qui n'est pas négligeable.

Y a-t-il d'autres tâches répétitives que les IA génératives peuvent automatiser ?

La possibilité d'automatisation dépend en grande partie de l'outil que l'on utilise, car il existe diverses applications basées sur les IA génératives, en plus de ChatGPT. En ce qui concerne ChatGPT, je pense que dans l'ensemble, il peut être utilisé pour une variété de tâches liées à la génération d'idées et à la création de contenu.

Tout d'abord, ChatGPT peut être utilisé pour faciliter le brainstorming. Par exemple, un responsable d'agence l'utilise pour générer rapidement des idées lors de sessions de réflexion créative. Lorsqu'il n'y a pas toujours un collègue disponible pour discuter et échanger des idées, ChatGPT peut remplir ce rôle en proposant des suggestions initiales ou en élaborant des plans. Dans ma formation, j'ai même simulé une session de brainstorming avec des personnalités telles qu'Oprah Winfrey, Steve Jobs et le directeur d'OpenAI. J'ai soumis des idées à leur discussion, ce qui a permis de générer de nouvelles idées. Bien que l'impact sur la productivité puisse varier, il est indéniable que cela stimule la créativité.

En ce qui concerne la création de contenu, ChatGPT est extrêmement utile. Par exemple, lors de la rédaction d'un article, il peut élaborer un plan rapidement. Une fois que vous avez les bons prompts (instructions), vous pouvez lui demander de rédiger du contenu, voire d'analyser votre style d'écriture et de le reproduire. Cela vous permet de produire des contenus qui correspondent à votre ligne éditoriale. Dans mon cas, environ 80 % de mes contenus sont générés par l'IA. Bien sûr, je les révise parfois, mais je n'ai pas constaté de baisse de qualité significative depuis que j'utilise cette approche. L'IA est particulièrement utile pour structurer vos idées, définir comment aborder un sujet et faciliter la rédaction, notamment lorsque vous devez créer du contenu pour plusieurs plateformes, ce qui peut représenter un gain de temps considérable.

En ce qui concerne la traduction automatique, des outils tels que DeepL existent déjà et sont basés sur des modèles de langage similaires aux Transformers, qui alimentent les grands modèles de langage comme ChatGPT. Ils sont particulièrement efficaces pour la traduction entre langues, offrant une qualité de traduction presque exempte de corrections, tout en préservant le style et parfois même l'humour. De plus, ces outils peuvent adapter le texte à différents publics grâce à la personnalisation des contenus, ce qui évite de devoir réécrire ou repenser chaque texte. La transformation est un élément clé ici.

En ce qui concerne d'autres tâches, il est également possible d'automatiser des activités telles que la veille d'informations. Par exemple, il existe un plugin appelé ReaderGPT, qui permet de résumer automatiquement les articles. J'ai créé un prompt spécifique pour lui, afin qu'il extrait les chiffres clés, les entités nommées, une phrase importante et un exemple concret à partir des articles que je rencontre en ligne. Cela me permet de décider rapidement si un article vaut la peine d'être lu en entier et facilite la prise de notes, le stockage et le partage des informations. Cela réduit également la peur de manquer quelque chose (FOMO) en résumant et en structurant les informations.

Pour la gestion de gros documents, il existe des outils incroyablement utiles. Par exemple, vous pouvez utiliser des plugins pour ChatGPT ou des outils similaires pour extraire des informations essentielles et synthétiser de longs rapports, ce qui permet de gagner un temps considérable.

Pour la synthèse de réunions, il existe des applications qui peuvent automatiquement retranscrire les discussions, identifier les points clés et générer des listes de tâches à partir de vos notes. Ces outils sont particulièrement utiles lorsque vous devez rédiger un compte rendu de réunion et qu'il n'y a pas d'assistant disponible.

Enfin, pour la création de présentations, vous pouvez utiliser ChatGPT pour élaborer un plan complet et des diapositives PowerPoint. Cela permet de gagner un temps précieux, en particulier lorsque vous avez des idées floues et que vous souhaitez les structurer rapidement. De plus, ces outils permettent d'adapter les contenus à différents publics en fonction de vos besoins.

En somme, une fois que vous maîtrisez ces outils, vous pouvez automatiser un large éventail de tâches, ce qui peut considérablement augmenter votre productivité.

Au-delà de l'automatisation des tâches, il semble que l'on puisse désormais utiliser des IA pour concevoir des dispositifs créatifs et des concepts innovants.

En effet, notre perception de l'intelligence artificielle est souvent influencée par une vision plus ancienne, celle d'un simple calculateur automatisant des tâches. Cependant, les grands modèles de langage, tels que les LLM, sont très différents de cette conception. Ils ne se limitent pas à l'automatisation, mais sont plutôt des outils de transformation du texte, capables d'imaginer et de générer du contenu textuel de manière créative. Cette capacité à stimuler la créativité est particulièrement intéressante, car ces modèles peuvent suggérer des idées et interagir avec les utilisateurs.

Imaginons que je veuille créer une entreprise de coworking innovante à Bali. J'utilise une série de prompts pour guider la création de mon projet, depuis l'idée initiale jusqu'à l'étude de marché, en passant par la génération d'idées de noms, etc. Cette interaction entre l'IA et moi-même stimule la créativité, et l'IA propose des idées que je n'aurais peut-être pas envisagées autrement.

Ce qui est vraiment fascinant, c'est que ces modèles peuvent aussi générer des informations fictives ou imaginaires. Cela témoigne de leur capacité intrinsèque à penser de manière créative. Par exemple, j'ai demandé à l'IA de me proposer de meilleures idées, en utilisant le prompt "Tu peux mieux faire", et cela a conduit à des suggestions améliorées. J'ai également expérimenté en lui demandant de combiner des idées pour générer des concepts novateurs, ce qui a donné des résultats étonnants.

En somme, ces IA génératives ne se contentent pas d'automatiser des tâches, elles constituent de véritables outils de créativité. Elles peuvent inspirer des idées originales, défier les conventions et ouvrir de nouvelles perspectives, ce qui les rend particulièrement précieuses pour la réflexion stratégique et la génération de concepts innovants.
Est-ce qu'il faut posséder des compétences relationnelles spécifiques pour bien maîtriser ces outils ?

J'ai pu observer, ainsi que recueillir des témoignages, de personnes utilisant des IA génératives qui se sont rendu compte qu'elles communiquaient avec leurs collaborateurs de la même manière qu'elles interagissent avec l'IA. À première vue, cela pourrait sembler problématique, mais en réalité, cela peut s'avérer bénéfique. Lorsque nous donnons des instructions à nos collaborateurs, nous pensons parfois être parfaitement clairs, mais ce n'est pas toujours le cas. En particulier, les responsables hiérarchiques ont parfois du mal à accepter que leurs instructions ne sont pas comprises. Cependant, lorsqu'on communique avec une IA, toute ambiguïté est immédiatement détectée, ce qui nous oblige à être extrêmement précis. Cette expérience nous incite à structurer davantage notre pensée.

Il est important de noter que ces IA ne nous remplacent pas. Elles peuvent accomplir des tâches pour nous, mais elles ne peuvent pas déterminer nos objectifs, nos valeurs ou la direction que nous souhaitons prendre. Par conséquent, les compétences en gestion et en communication restent essentielles, car ces IA sont en quelque sorte des assistants que nous devons "manager" en définissant clairement nos attentes et en fournissant des instructions précises.

En fin de compte, l'utilisation de ces outils stimule la réflexion et la communication claire, ce qui peut contribuer à améliorer nos compétences relationnelles et managériales.

Le concept de "prompt engineering" est considéré comme une compétence en développement. Comment cette compétence est-elle utilisée dans un contexte professionnel ? Et surtout, comment peut-elle évoluer à l'avenir ?

L'utilisation du "prompt engineering", c'est-à-dire l'art de formuler des requêtes à une IA, est en constante évolution. Pour l'instant, on peut comparer ChatGPT à une sorte d'ancêtre dans ce domaine, un peu comme le "télé-écran" des premiers ordinateurs. Il est possible que cette compétence devienne moins technique à l'avenir et que l'IA devienne plus intuitive dans son interaction. Il se peut que nous n'ayons plus besoin d'une compétence spécifique en "prompt engineering" telle qu'elle existe aujourd'hui. Cependant, posséder une base solide dans ce domaine nous permettra d'être mieux préparés à évoluer avec la technologie.

Dans le contexte professionnel, le "prompt engineering" est une compétence précieuse qui montre notre capacité à apprendre de nouveaux langages et de nouvelles méthodes de travail. C'est un atout qui peut être considéré comme un "soft skill" ou une compétence non technique. Pour les professionnels techniques, comme les ingénieurs, cette compétence sera essentielle, car elle s'apparente à la programmation et à la communication avec les IA. Dans les métiers de bureau et autres, cette compétence évoluera au fil du temps. Savoir comment interagir avec les IA, être clair dans nos instructions, définir des objectifs et des contraintes, et comprendre que l'IA est un outil, pas un être humain, seront des compétences utiles pour mieux gérer les intelligences artificielles à l'avenir.

En fin de compte, il est important de comprendre que le "prompt engineering" est un langage naturel que nous utilisons pour interagir avec des outils, même s'il s'agit d'IA. Une compréhension solide de cette compétence nous permettra d'obtenir de meilleurs résultats dans nos interactions avec ces technologies émergentes.