30-07-2021
Food clubs, micro-communauté de chefs, groupes Facebook : les nouvelles communautés food
- Culture digitale
La food est LE sujet communautaire par excellence, qui déclenche des avalanches de likes sur Instagram mais est aussi capable de bâtir de vrais espaces d’échanges et de convivialité. Que ce soit à travers des chefs qui partagent leurs savoir sur Whatsapp, des passionnés qui échangent des bonnes adresses sur Facebook, des « food clubs » très sélects ou des services de livraisons hyperlocaux, la passion de la nourriture se réinvente dans de nouvelles formes communautaires.
La plateforme américaine DEMI présente un parfait exemple de ces mutations de la food. Lancée en octobre 2020 en pleine période pandémique, le service propose de s’abonner pour 10 dollars par mois à des personnalités culinaires (chefs, auteurs…). Les abonnés obtiennent le droit de pouvoir communiquer en direct par Whatsapp avec le spécialiste autour d’un sujet spécifique : « le Postre Club » réunit ainsi les fans de pâtisserie autour de la chef américaine Isabel Coss, afin d’échanger des recettes, des idées et se lancer chaque semaine dans l’élaboration d’un nouveau dessert chaque semaine. Un « Italian Eating Club », un « Ferment Club » ou un « Apéro Club » sont aussi disponibles pour les aficionados.
« La nourriture est le moyen idéal pour connecter les gens »
DEMI représente l’étape supplémentaire du communautaire, au-delà du simple partage de photos sur Instagram. « J'étais convaincu que les cuisiniers et les personnes travaillant dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration avaient souvent un grand nombre d'adeptes sur leurs réseaux, mais qu'ils ne les utilisaient pas vraiment comme source de revenus. », explique le fondateur de la plateforme, Ian Moore. Et ce d’autant plus que la food apparaît comme le domaine communautaire par excellence. « La nourriture est le moyen idéal pour connecter les gens », poursuit Moore. « Nous vivons une époque où les médias sociaux ont promis de connecter les gens, mais où, au final, ils ne font que nous polariser davantage. » Et si la food était la respiration de nos réseaux, un sujet toujours positif et jamais polarisant, un partage débarrassé des conflits qui minent les réseaux ? (Nous n’évoquerons pas ici les brûlantes polémiques autour de la pizza à l’ananas ou de la carbonara à la crème fraîche)
Le groupe Facebook qui ringardise TripAdvisor
Salama Marine est une Française vivant à Berlin. Se désespérant de ne pas trouver de nouveaux restaus cools, elle a créé en janvier 2019 son propre groupe Facebook, « Berlin foodies », où des passionnés peuvent s’échanger leurs meilleurs plans bouffe : « Je suivais des influenceurs berlinois, mais c'était toujours les mêmes endroits hipster qui revenaient, systématiquement dans les mêmes quartiers. Sur Insta ou les blogs, on a tendance à ne voir que les restaurants qui ont les moyens de faire des partenariats. Mais je savais, par le bouche-à-oreille qu'il y avait plein d’adresses épatantes dont on n'entendait jamais parler. »
L’initiative a fonctionné bien au-delà des espérances de sa créatrice, réunissant désormais 4.000 personnes et s’imposant comme l’almanach communautaire du fooding berlinois. Elle reçoit 20 demandes par jour de restaus qui veulent présenter leur établissement – et en rejette presque autant.
Toutes les requêtes les plus pointues ("je cherche un resto vegan chinois dans l’Ouest berlinois ») trouvent toujours leurs réponses. Ce moteur de recherche humain, qui dépasse de loin les compétences de Yelp ou de TripAdvisor, est aussi devenu un lieu d’échanges entre habitués. « Les gens sur le groupe demandent souvent quand est ce qu'on se fait une bouffe tous ensemble ! », raconte Marine Salama. « Au départ, je n'avais pas du tout anticipé ce côté communautaire mais force est de constater que la passion de la food rapproche les gens, crée du lien. Je l’ai particulièrement observé pendant les confinements, où de nombreuses personnes postaient des messages pour présenter et défendre le petit resto du coin dans leur rue, en galère à cause des mesures sanitaires ».
Les « food clubs », de la côtelette au féminisme
Au-delà des pages Facebook, des « food clubs » se créent un peu partout sur l’Internet (et dans la vraie vie), centrés autour d’une passion en commun. Le collectif « Les filles à côtelettes » s’est ainsi fait un nom sur les réseaux en promouvant une esthétique glam’ et une passion jamais démentie pour la barbaque. Un site Internet richement alimenté, neuf ambassadrices du bon goût sur Instagram, des « Virtual Meat » (vous l’avez ?), des participations au championnat de France de barbecue et des événements pour les membres du club (visite de Rungis avec une chef). La viande au féminin en 360º.
Les « food clubs » peuvent avoir la légèreté d’une bonne côtelette entre copines mais prennent parfois des atours plus sérieux. Le « Feminist Food Club » berlinois se réunit autour de la passion de la bonne bouffe, mais aussi et surtout d’une volonté de « créer une gastronomie plus inclusive, plus diverse, plus solidaire et plus durable ». Le collectif organise régulièrement des masterclass avec des cheffes en Instagram live (rebaptisées « Crisis talk » pendant la pandémie) et repose aussi sur un groupe Facebook privé de 1.200 personnes. « Le groupe Facebook est très actif. C’est beaucoup d’échanges commerciaux, d’annonces pour des postes… Beaucoup de gens ont trouvé un travail grâce à ça. », raconte aux Inrocks sa fondatrice Mary Scherpe.
L’hyperlocal renouvelle la livraison
Les services de livraison se mettent également au communautaire. A Rome, le nouveau venu Quarter se positionne avant tout comme une plateforme d’échanges hyperlocale. En plus de la traditionnelle livraison de restaurants ou de petits épiciers, le service propose aux utilisateurs un forum de discussion centré autour du quartier (d’où le nom). On peut ainsi monter des campagnes de crowdfunding pour améliorer la vie en bas de chez soi ou soutenir un projet de l’épicier du coin. Qui a dit que le communautaire autour de la food se limitait à des photos Instagram ?
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