26-06-2020
Journalisme de confiance, Instagram, newsletters, podcasts : médias, le monde d’après
C’est un rapport dense, touffu, rempli à ras bord d’enseignements. Comme chaque année, Reuters publie un état des lieux du paysage médiatique digital, fruit d’une enquête auprès de 80.000 consommateurs répartis dans 40 pays. Le Digital News Report est un parfait sismographe de l’évolution de nos sociétés connectées. PICKS l’a lu pour vous et vous le résume en 4 points et 6 graphiques.
1. La crise du Covid-19 impose plus que jamais un journalisme de qualité et de confiance
C’est tout le paradoxe du paysage médiatique post-confinement : les médias sortent de la première vague à la fois renforcés (sur leur rôle dans la société) mais affaiblis (économiquement). La presse a montré qu’elle représentait une véritable valeur refuge pendant une crise sanitaire.
Pendant ces longs mois à voir le monde s’écrouler depuis son salon, les citoyens se sont tournés vers des intermédiaires de confiance : les scientifiques et les autorités sanitaires mais aussi les médias (jugés fiables par 59% des personnes interrogées). Dans un paysage instable, où la désinformation peut avoir des effets dramatiques, les consommateurs ont davantage confiance dans les médias que dans les politiques ou les inconnus sur les réseaux sociaux. Sur les thématiques liées au Covid-19, le niveau de confiance dans les médias a été plus de deux fois supérieur à celui mesuré sur les réseaux sociaux, les plateformes vidéos ou les services de messagerie.
Le niveau d’audience des sites d’informations a explosé pendant les premières semaines du confinement: +111% sur la première semaine en France et un doublement pour le site de la BBC. Durant ces semaines décisives, les courbes d’audience ont suivi une trajectoire parfaitement inverse de celle des contaminations : c’est aussi en s’informant sainement qu’on réduit la transmission de la maladie.
2. Instagram dépassera bientôt Twitter comme source principale d'infos
Instagram n’est définitivement plus limité aux photos de vacances, aux selfies et aux #outfitoftheday. Quoiqu’en pensent leurs parents bloqués sur Twitter ou Facebook, le réseau social est devenu ces dernières années une source majeure d’informations, grâce notamment au développement des stories. Reuters prévoit ainsi qu’Instagram dépassera Twitter avant la fin de l’année au palmarès des réseaux sociaux les plus utilisés pour s’informer.
Instagram se montre particulièrement en pointe sur les sujets qui concernent les jeunes : le changement climatique, le sexisme, le racisme ou les questions de genre. Le réseau social a ainsi joué un rôle déterminant dans le mouvement Black Lives Matter. Début juin, les timelines se sont soudainement assombries, quand des utilisateurs du monde entier ont posté un carré noir en soutien aux manifestants contre le racisme. Le hashtag #blacklivesmatter a dépassé les 21 millions de publications et a définitivement installé le réseau comme une place forte de la politique. Quelques mois plus tôt, pendant le confinement, l’audience française d’Instagram avait augmenté de 53% sur les sujets d’information, d’après une étude de HypeAuditor.
3. Les podcasts, fournisseurs officiels de fidélité
Le YouTubeur français le plus influent pendant le confinement, Didier Raoult, a souvent dépassé le million de vues avec ses déclarations controversées sur la chloroquine ou la seconde vague qui n’arrivera jamais. En Allemagne, le phénomène Internet est aussi scientifique mais son profil est l’exact inverse de celui du Pr Raoult. Calme et pondéré, le virologue Christian Drosten a mis au point le premier test de dépistage du Covid-19 mais il est surtout connu outre-Rhin pour son podcast : 30 minutes de vulgarisation scientifique à très haut niveau et 50 épisodes déjà au compteur. Pas moins d’un million de personnes écoute régulièrement sa leçon de covidologie publiée sur le site de la NDR, une télé régionale.
Le succès de Drosten est un nouvel exemple de la force de frappe du podcast, capable d’allier proximité et expertise, et de construire une relation à long terme avec son public. La moitié des personnes interrogées estiment que le format offre plus de profondeur et de compréhension que les autres types de médias. Si le podcast n’est pas exactement une technologie récente (Arte Radio existe depuis 2002!), il a l’avantage de séduire et de fidéliser un public jeune. C’est un des grands enseignements de ce Digital News Report : le podcast a une pyramide d’âge exactement inversée avec celle de la radio.
Avec 26% des consommateurs qui en écoutent au moins une fois par mois, la France apparaît en retrait d’autres pays européens : 41% des Espagnols, 40% des Irlandais et 36% des Suédois écoutent régulièrement des podcasts. Il existe donc encore un vrai réservoir d’auditeurs pour les médias et marques français.
4. La newsletter, la version moderne du journal déposé dans la boîte aux lettres
Less is more. La newsletter continue sa formidable remondata et s’impose de plus en plus comme un format indispensable dans le paysage médiatique. 16% des personnes interrogées reçoivent régulièrement des nouvelles par ce canal. De manière significative, parmi ces abonnés aux newsletters d’infos, la moitié déclarent que le courrier électronique est leur principal moyen d'accès à l’actualité.
Les médias ont investis massivement dans ces formats, qui peuvent recouper chacune de leurs rubriques. Le New York Times et le Washington Post proposent chacun près de 70 newsletters thématiques et lancent constamment de nouvelles éditions. Le sujet du coronavirus a inspiré les rédactions : Libération a lancé une lettre quotidienne, Le Figaro en fait de même et Society a proposé une «newsletter des confiné.e.es». La newsletter n’est plus un gadget éditorial mais bel et bien une nouvelle forme de médias, une offre complémentaire aux grands sites d’informations.
La newsletter s’impose particulièrement auprès d’un public senior. 28% des plus de 55 ans américains utilisent leur mail comme une source d’informations, contre seulement 10% des 18-24 ans. La simplicité et la régularité du format séduisent ce public senior qui retrouve là un format proche du journal papier glissé chaque matin dans la boîte aux lettres.
Curieusement, la newsletter de PICKS n’a pas été intégrée dans l’étude de Reuters mais nous pouvons dévoiler en exclusivité ses chiffres : taux de pénétration de 100% sur les meilleurs lecteurs de France. On vous remercie une nouvelle fois pour votre fidélité !
Le condensé de culture numérique qui explore les nouvelles tendances du digital.
- Santé
- Culture digitale
- Politique
- RSE
- Éco-conception
- Média
- Éducation
Picks est désormais
sur WhatsApp
Pour nous rejoindre, rien de plus simple.
1. Enregistrer ce numéro +33615605232 sur WhatsApp sous le nom "Picks".
2. Cliquer sur le bouton "Nous rejoindre" ci-dessous et suivre les instructions.
En procédant à votre inscription, vous acceptez l’envoi ultérieur d’un condensé de l’actualité numérique uniquement sur WhatsApp (aucun sms ou appel). Vous pourrez sortir de la liste de diffusion à tout moment en cliquant sur "Bloquer le contact" dans les paramètres de la conversation. Votre numéro de téléphone ne sera pas récupéré ou utilisé pour toute autre utilisation que celle mentionnée ci-dessus.
Grand bol
d'inspiration
PICKS, made in La Netscouade, le condensé de culture numérique qui explore les nouvelles tendances du digital.
Votre adresse de messagerie est uniquement utilisée pour vous envoyer les newsletters Picks. Vous pouvez à tout moment utiliser le lien de désabonnement intégré dans la newsletter. En savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits
Manifesto
Nous croyons, à La Netscouade, qu’il est possible de régénérer la communication digitale tout en restant fidèles à ce que nous sommes.
Plus qu’une marque, La Netscouade est une marque de fabrique : nos clients viennent chercher chez nous une manière de faire, une capacité à imaginer des contenus à valeur pédagogique et créative, une propension à mixer cultures et talents dans un esprit « laboratoire d’idées ». Sans refuser la vitesse du numérique, nous avons toujours privilégié le long terme pour créer du lien entre l’entreprise et ses publics. Ce sont la transparence, l’écoute active, la constance et la consistance des prises de parole qui génèrent de la confiance et in fine de l’engagement durable.
Dans la période actuelle, nous aidons nos clients à faire du sens un vecteur de performance. Les projets que nous menons avec eux, RSE, numérique, nouveaux media, e-santé, éducation, science, font converger intérêt particulier et intérêt général et créent les conditions d’un engagement plus fort et plus durable.