18-03-2015
Les oubliés de la fracture numérique sont-ils ceux que l’on imagine ?
Quand on pense à la fracture numérique, une image nous vient en premier à l’esprit : l’opposition territoriale ville/campagne, idée largement portée par les élus locaux. On s’imagine un écart important entre des zones urbaines où le très haut débit est partout, avec des franges rurales où la connexion est lente voire inexistante. Or, cette vision de la fracture numérique, aussi réelle soit-elle, est dans la réalité loin d’être aussi schématique que cela.
Une opposition ville / campagne à relativiser
Selon le Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie (CREDOC), le constat relatif à la fracture numérique semble positif : « en 10 ans, les inégalités se sont réduites de façon conséquente. » C’est particulièrement vrai de l’accès des territoires reculés à Internet.
Car l’usage des objets connectés par les populations rurales n’a pas grand chose à envier à celui des citadins : 84 % des ruraux disposent d'un téléphone mobile et 24 % d'un smartphone (assez proche des moyennes nationales). Autre chiffre étonnant : on est mieux équipé en ordinateurs dans les villages que dans les villes de 2 à 20.000 habitants, voire que dans les villes moyennes.
Concernant l’accès au numérique, il ne resterait que 0,1 % de la population et 1,5 % du territoire métropolitain non couvert par un réseau 2G. L’enjeu principal pour les zones rurales réside en fait avant tout dans l’accès à des qualités de réseau supérieures, condition indispensable à l’attractivité du territoire pour les entreprises numériques, notamment.
Un programme a d’ailleurs été lancé par la secrétaire d’Etat au Numérique dans ce sens, prévoyant une couverture totale du territoire au Haut Débit d’ici 2022.
L’âge, une fracture réelle
La fracture numérique entre ville et campagne recoupe en fait une fracture démographique. Toujours selon l’étude du CREDOC, les non-internautes sont beaucoup plus âgés que la moyenne : 20 % ont entre 60 et 69 ans et 58 % est âgé de 70 ans ou plus. Le constat est simple : 2 non-internautes sur 3 sont retraités, alors que ces mêmes retraités représentent moins d’un quart de la population totale. Et seuls 5 % d’entre eux possèdent un smartphone.
Au-delà de l’absence d’intérêt que peut porter une partie du troisième âge pour les TIC, un tel écart s’explique aussi, sans doute, par le manque de pédagogie à l’égard de cette génération. Or, cette fracture, beaucoup plus affirmée que la fracture territoriale, ne semble pas (dans le discours public en tout cas) perçu avec le même niveau de priorité.
Le niveau d’études et de revenus, autres fractures majeures
Si la fracture de génération apparaît toujours vivace concernant l’accès aux TIC, les autres lignes de démarcation se situent entre les riches et les pauvres d’un côté, les diplômés et les non-diplômés de l’autre.
Deux autres chiffres sont particulièrement révélateurs : la proportion de diplômés et de non-diplômés équipés d’un ordinateur, d’abord. Ils sont 97 % pour les premiers, 51 % pour les autres.
L’autre chiffre marquant, c’est le nombre de foyers aux revenus inférieurs à 900 € qui sont équipés d’un accès internet : ils sont seulement 49 %. La fracture numérique revêt ici un aspect économique, recoupant directement la problématique plus globale d’accès au savoir.
C’est aussi dans l’usage d’Internet au travail que cette différence est grande. D’après Netpublic, « les non-diplômés n’utilisent quasiment jamais internet sur le lieu de travail ou d’études, alors que 6 diplômés du supérieur sur 10 le font ».
On le voit, la « fracture numérique » ne se réduit donc pas à une opposition territoriale. Le flou existant autour de cette notion lui vaut d’ailleurs d’être largement critiquée. Comme le philosophe René Guichard, qui y voit un mythe inventé par les fournisseurs d’accès pour mieux faire pénétrer leur produit à l’ensemble de la population.
Complexe, diffuse, la fracture numérique demeure pourtant un enjeu politique majeur, identifié comme une priorité, y compris au plus haut sommet de l’Etat. C’est ce qu’a encore rappelé Manuel Valls cette semaine, au sommet de la… ruralité, preuve qu’on n’en a pas fini de considérer la rupture territoriale comme la principale ligne de partage de l’accès au numérique.
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