25-05-2016
Periscope et Facebook Live, la bataille du livestreaming
Qui se souvient de Meerkat ? Alors que l’application de livestreaming a rejoint depuis quelques mois les stars déchues de la Silicon Valley, Facebook Live et Periscope mènent un combat au coude-à-coude pour tenter de remporter la bataille du livestreaming.
Le livestreaming en pleine expansion
En 2014, le trafic de consommation vidéo sur internet représentait 64% du trafic internet consommé mondialement. On estime que ce chiffre pourrait monter jusqu’à 80% en 2019.
Face aux potentialités de la vidéo, les marques investissent progressivement le terrain du livestreaming : démonstrations produits, coulisses d’événements, Q&A en live, storytelling… L’intérêt : la création d’un “moment d’urgence”. Parce qu’avec l’événementialisation en ligne, les marques poussent les mobinautes à se connecter sur le moment, et rapidement. Résultat ? Un coût moindre pour un haut taux d’engagement.
Le livestreaming se situe aux confins de la social TV et abolit le second écran pour ne laisser plus qu’un seul. Sur Facebook Live, les “live reactions” permettent aux utilisateurs de réagir en temps réel et la “Facebook live map” permet de découvrir des lives publics diffusés dans le monde entier tandis que sur Periscope, de véritables flux d’interactions défilent sur l’écran : commentaires, envois de coeurs et dessins éphémères. Le livestreaming fait alors disparaître l’écran de la télévision dans les usages et capte l’attention des utilisateurs sur un seul écran, voire une seule plateforme.
Deux poids lourds, deux rôles distincts
La stratégie pour gérer les communautés devient alors que plus primordiale, et particulièrement pour Facebook Live et Periscope qui disposent des milliards d’utilisateurs actifs quotidiens de Facebook et Twitter. Pourtant, dans leurs usages, la majorité de ces utilisateurs ne sont pas à l’affût des dernières applications, ce qui explique probablement par exemple le repositionnement stratégique de Meerkat.
Mais fort de son grand nombre d’utilisateurs, Facebook pourrait sans doute jouer un rôle décisif dans la démocratisation de la pratique du livestreaming. Des notifications push pour inviter à regarder une vidéo live à la mise en avant des contenus à travers la barre de recherche : Facebook s’efforce de développer l’usage de la vidéo live auprès de ses utilisateurs, pas vraiment early adopters.
Du côté de Periscope, son rachat par Twitter lui donne de bonnes prédispositions : avec le mythe de l’instantanéité cultivé par le réseau social, c’est sans difficulté que Periscope met en avant ses “raw footage” pour être au plus près des événements, occupant une place centrale dans l’innovation des médias et de l’information.
Periscope : une réputation à double tranchant
Periscope se présente comme un outil marketing multi-fonctions, pour solliciter les communautés comme pour servir aux prises de paroles publiques. Au Canada, un responsable des affaires publiques d’Uber a joué le jeu à travers un Q&A pour répondre aux critiques et interrogations des utilisateurs tandis que le pays traversait la crise des taxis.
Pourtant, Periscope apparaît comme une application controversée, à mi-chemin entre l’image d’épinal du journalisme de terrain et le générateur de bad buzz. Suicide en direct, François Hollande bafoué et Serge Laurier tourmenté : de nombreux scandales lié à Periscope ont fait la une de l’actualité, confiant une image sulfureuse à l’application.
Facebook Live : le futur de la télévision ?
Avec ses innovations, Facebook Live pourrait bien se positionner comme un rival du petit écran. La chaîne E ! Entertainment a annoncé que son show « Live From E ! » serait aussi diffusé en direct sur Facebook Live, l’émission comptant pas moins de 9 millions de fans. Le réseau social vient alors se présenter comme un second support de visionnage, faisant doublon avec la télévision.
Pour aller plus loin, des exclusivités Facebook Live font de l’application un outil d’information à part entière : BBC News réalisait un Facebook live en direct de Bruxelles pour couvrir les attentats du 22 mars. 30 minutes après sa diffusion, la vidéo comptait 219 000 vues.
Pour le New York Times, le livestreaming représenterait plus que de la simple vidéo, il s’agirait de « live interactive journalism » grâce à la double communication qui s’établit entre journalistes et commentateurs.
Enfin, l’initiative-phare qui pourrait bien annoncer le début d’une concurrence frontale : Facebook compte lancer prochainement “Rise and Shine”, un premier morning show natif au réseau social. Prévisions météorologiques, cours de gym, recettes de cuisine : les codes télévisuels auxquels nous sommes habitués depuis des décennies se transposent alors sur Facebook, qui devient lui-même producteur de contenus originaux.
Place au “raw footage”
Et tout cela, pour quoi ?
- Bien sûr, convertir les mobinautes en consommateurs
- Apporter une meilleure exposition pour la marque
- Mais aussi révolutionner les modalités de création de contenus afin de proposer du contenu riche, tangible et attirant.
En participant à la mise en place du “mobile-first”, positionnez-vous comme précurseur pour proposer des contenus bruts, sans montage pour une image authentique et spontanée. Sans nul doute, il s’agit d’un moyen pour renforcer la relation de proximité avec vos publics : l’expérience est immersive et elle produit un sentiment d’exclusivité. Retrouvez tous nos conseils pour (bien) utiliser Periscope.
En brisant le traditionnel triptyque de la stratégie éditoriale, la stratégie de moyens et le community management, le contrôle et la modération se réduisent et les réactions en live prennent de l’ampleur. Le jeu de la transparence devient alors un exercice périlleux qui peut provoquer critiques et dérives, comme il peut aussi désamorcer les potentielles oppositions. Au coeur de l’équilibre : un capital sympathie préalable.
Autres limites pour le livestreaming :
- la qualité de l’image : connexion bancale, appareil photo défaillant : la qualité de l’image peut rapidement être dégradée la faute à pas de chance.
- les droits de diffusion : aux États-Unis, La Ligue de hockey sur glace américaine (NHL) a interdit aux journalistes accrédités de retransmettre les matchs via Periscope pour protéger les chaînes de télévisions qui paient des sommes mirobolantes pour diffuser les rencontres.
- le droit à l’image : l’instantanéité peut amener à montrer des personnes sans leur autorisation, ce qui leur donne le droit de porter plainte.
Pour résumer, le livestreaming reste encore une tendance émergente, mais actuellement popularisée par Facebook Live et Periscope. En cours d’appropriation pour les marques, les usages des particuliers ne sont pas encore totalement définis et le User Generated Content (UGC) n’en est qu’à ses balbutiements.
Le condensé de culture numérique qui explore les nouvelles tendances du digital.
- Santé
- Culture digitale
- Politique
- RSE
- Éco-conception
- Média
- Éducation
Picks est désormais
sur WhatsApp
Pour nous rejoindre, rien de plus simple.
1. Enregistrer ce numéro +33615605232 sur WhatsApp sous le nom "Picks".
2. Cliquer sur le bouton "Nous rejoindre" ci-dessous et suivre les instructions.
En procédant à votre inscription, vous acceptez l’envoi ultérieur d’un condensé de l’actualité numérique uniquement sur WhatsApp (aucun sms ou appel). Vous pourrez sortir de la liste de diffusion à tout moment en cliquant sur "Bloquer le contact" dans les paramètres de la conversation. Votre numéro de téléphone ne sera pas récupéré ou utilisé pour toute autre utilisation que celle mentionnée ci-dessus.
Grand bol
d'inspiration
PICKS, made in La Netscouade, le condensé de culture numérique qui explore les nouvelles tendances du digital.
Votre adresse de messagerie est uniquement utilisée pour vous envoyer les newsletters Picks. Vous pouvez à tout moment utiliser le lien de désabonnement intégré dans la newsletter. En savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits
Manifesto
Nous croyons, à La Netscouade, qu’il est possible de régénérer la communication digitale tout en restant fidèles à ce que nous sommes.
Plus qu’une marque, La Netscouade est une marque de fabrique : nos clients viennent chercher chez nous une manière de faire, une capacité à imaginer des contenus à valeur pédagogique et créative, une propension à mixer cultures et talents dans un esprit « laboratoire d’idées ». Sans refuser la vitesse du numérique, nous avons toujours privilégié le long terme pour créer du lien entre l’entreprise et ses publics. Ce sont la transparence, l’écoute active, la constance et la consistance des prises de parole qui génèrent de la confiance et in fine de l’engagement durable.
Dans la période actuelle, nous aidons nos clients à faire du sens un vecteur de performance. Les projets que nous menons avec eux, RSE, numérique, nouveaux media, e-santé, éducation, science, font converger intérêt particulier et intérêt général et créent les conditions d’un engagement plus fort et plus durable.