08-09-2023
Valérie Martin et Julie Deshusses, engagées pour la transition écologique
- RSE
- Culture digitale
Valérie Martin et Julie Deshusses travaillent pour l’Ademe (Agence de la transition écologique) depuis de nombreuses années. L’une est cheffe du Service Mobilisation Citoyenne et Médias, l’autre est chargée de communication institutionnelle. Plus qu’un métier, travailler à l’Ademe est avant tout pour elles un engagement. Cet engagement, nous avons pu le ressentir à l’agence en travaillant avec leurs équipes sur la refonte éco-conçue du site institutionnel de l’Ademe (et sur d’autres projet tout aussi enthousiasmants) : c’est donner du sens à nos métiers de communicants, en questionnant notre responsabilité vis à vis des imaginaires transmis à nos publics, mais aussi nos modes de production et de diffusion. Comment intégrer des contenus tout en respectant l'accessibilité et la sobriété numérique ? Comment réduire l’impact environnemental des contenus sans diminuer leur efficacité ?
Eléments de réponse dans l’interview !
La communication responsable, ça consiste en quoi pour l’Ademe ?
Valérie Martin
Cela fait à peu près une quinzaine d'années qu'on travaille sur les questions de communication responsable sous deux angles. D'une part, la façon dont la communication, et notamment la communication publicitaire ou la question du marketing, vont façonner nos modes de consommation, nos références, nos représentations sociales. C'est le premier angle. Et puis, le deuxième angle, c'est tout ce qui va être relatif à l'éco-socio-conception de nos actions de communication. Comment travaille-t-on ? Nous avons publié plusieurs études, des outils méthodologiques également, pour accompagner les professionnels de la communication, de la publicité, du marketing dans leurs évolutions. Il faut dire aussi qu'on s'adresse à la fois à des communicants qui sont des communicants publics ou des communicants privés, voire des associations, mais on s'adresse également à des enseignants et à des étudiants dans ces disciplines.
On va citer par exemple des actions que nous menons comme l'avis d'expert de l'ADEME sur l'utilisation de l'argument de neutralité carbone dans les communications climatiques ou des outils, par exemple dans le domaine de l'événementiel, comme ADERE, qui est un outil d'auto-diagnostic environnemental pour les responsables d'événements. L'outil phare reste l'outil que nous avons publié en octobre 2022, qui est la seconde édition du guide de la communication responsable. C'est un véritable outil de référence, un outil qui aujourd'hui sert également de formation à bon nombre de personnes, que ce soit en termes de formation continue ou de formation initiale.
Julie Deshusses
Nous pouvons vous parler de trois exemples de contenus que nous avons éco-socio-conçus. Le premier que nous avons travaillé avec La Netscouade, c'est notre nouveau site institutionnel, Ademe.fr. Sur la partie éco-socio-conception, il y a plusieurs étapes. La première, qui est la plus importante, c'est de penser à lancer dès le départ le projet autour du besoin, de notre besoin à nous, bien sûr, de ce que nous voulons dire, et du besoin utilisateur. Le but est de se poser cette question et de se dire « Il faut que nous soyons dans le juste besoin, pas plus, pas moins non plus. » Cela permet vraiment de revenir à l'essentiel et d'éviter de se perdre dans trop de contenus parce que nous voulons trop en dire.
Le deuxième point, c'était le design. Penser un design qui permet de ne pas trop consommer d'énergie et de rester très accessible, et d'être suffisamment attractif pour attirer les gens. Ensuite, il y a la partie plus technique. Nous avons travaillé avec un partenaire sur le développement. Pour aller jusqu'au bout du processus aujourd'hui, si nous sommes sur l'intégration des contenus, on travaille avec un prestataire qui est très sensibilisé à l'accessibilité et à la sobriété numérique.
Je peux vous parler d'un autre projet, plutôt sur la partie print, c'est notre rapport annuel 2022 qui a été publié en avril cette année. Donc on a travaillé sur la sobriété éditoriale, les contenus, comment les organiser dans les pages. Nous avons fait de la bichromie, deux couleurs maximum par page. Et puis, avec l'imprimeur, nous avons sourcé un papier 100 % recyclé, qui venait d'Italie. Donc 100% recyclé, si cela vient du Brésil, ce n'est pas le plus pertinent. On s'est appuyé sur des labels et nous avons imprimé peu d'exemplaires pour en revenir au juste besoin.
Un dernier petit exemple qui est sur la dimension accessibilité, et qui est quand même la partie socio de l'éco-socio-conception et qui est très importante pour nous, ce sont nos guides grand public. Nous avons des guides grand public qu'on met à disposition en ligne. Et cette année, nous en avons publié quelques-uns en FALC. Ce qu'on appelle le FALC, c'est le « facile à lire et à comprendre ». C'est une nouvelle manière d'écrire nos guides. Il y a des personnes en situation de handicap qui ont du mal à lire ou à comprendre certaines choses. Et puis il y a peut-être aussi des étrangers qui viennent d'arriver et qui ne parlent pas encore très bien le français. C'est une accessibilité large et typiquement, nous en avons mis un en ligne sur le jardinage.
Comment le secteur de la communication peut-il se responsabiliser ?
Valérie Martin
Je pense qu'aujourd'hui, on voit qu'il y a une évolution dans le secteur de la communication et les sujets de communication responsables sont en train de gagner largement l'ensemble des acteurs qui travaillent dans notre secteur. Néanmoins, nous avons des implications qui sont extrêmement variables. Cela veut dire qu'en termes d'offres qui nous sont faites, nous avons là aussi des offres qui sont plus ou moins avancées. Parfois, nous avons des idées reçues contre lesquelles on a du mal à battre encore en brèche et qui montrent qu'il y a un besoin de formation extrêmement fort de l'ensemble des acteurs de la communication. C'est pour cela qu’on propose un certain nombre d'outils méthodologiques qui permettent d'accompagner la transformation d'acteurs encore insuffisamment engagés en leur offrant des outils, des méthodes, des grilles.
De notre côté, c'est vrai que nous avons des équipes qui sont très engagées. Comment cela se traduit-il ? Notamment par le biais des consultations que nous faisons. Des consultations qui répondent également aux engagements liés à la commande publique. On intègre à des niveaux qui peuvent parfois être assez élevés la question de l'éco-conception dans la notation même de nos appels d'offres. En matière d'événementiel, ce critère RSE et communication responsable atteint aussi des niveaux qui sont extrêmement importants.
Donc, on voit que c'est un mouvement qui est assez fort, qui est en train de s'engager et en tout état de cause, qui fait que nous avons globalement besoin de monter en compétence, mais nous avons aussi besoin, qu'en matière de marché public, nous ayons la possibilité d'aller encore plus loin pour pouvoir accélérer les choses.
Julie Deshusses
De manière un peu plus concrète, nous nous appuyons sur des référentiels, des labels, notamment pour la partie numérique. On s'appuie sur deux référentiels d'État qui sont le RGESN, le Référentiel Général d'éco-conception de Services Numériques, qui est assez récent et qui permet d'avoir des critères très concrets sur lesquels s'appuyer à la fois pour le prestataire et pour nous ensuite, dans le cadre d'audits souvent, de pouvoir vérifier certains points et de pouvoir valider une démarche d'éco-conception. L'autre référentiel très important, c'est le RG2A, le Référentiel Général d'Amélioration de l'Accessibilité. Il nous permet d'objectiver ces attentes que nous avons auprès de nos prestataires. L'objectif, c'est de travailler avec des prestataires qui nous apportent des compétences, mais qui avancent aussi avec nous. Sur le projet qu'on a fait ensemble sur le site Ademe.fr, vous nous avez apporté, La Netscouade, votre expertise, nous, on vous a apporté la nôtre.
Dans la partie print, il y a beaucoup de labels autour du papier, comme l'Écolabel européen, le label Blue Angel, qu'on connaît et qui nous permettent d'objectiver. Et puis, sur la partie événementielle, on organise une biennale depuis l'année dernière qui s'appelle le Grand Défi écologique. Par exemple, pour l'organisation de cette biennale, on travaille avec un prestataire qui s'appelle Eco Events et qui nous garantit une démarche d'éco-socio-conception. Ils ont une norme ISO, ils sont entreprise à mission.
Valérie Martin
Il y a la partie éco-socio-conception, bien sûr, mais nous sommes également très vigilant sur tout ce qui va être lié au message et à la façon dont on va formuler le message pour éviter tout risque de greenwashing. On travaille, par exemple, avec l'Autorité de régulation des professionnels de la publicité pour faire vérifier nos messages de façon à ce que ceux-ci soient en conformité avec la recommandation développement durable. Autre point important, la communication responsable c'est aussi l'écoute de l'ensemble des parties prenantes.
Qu'est ce qui vous a poussé à venir travailler pour l'Ademe ?
Valérie Martin
Pour moi c'est l'engagement, l'accompagnement de la mobilisation pour la transition écologique, mais qui va être fondé sur une connaissance de tous nos publics, qui va être fondé sur une curiosité permanente et un apprentissage permanent sur les actions que l'on peut mettre en œuvre. C’est important pour moi d'être alignée dans le métier que je fais, le lieu où je l’exerce. C’est important à l'heure où nous parlons beaucoup de ces questions d'alignement, d'avoir une réflexion sur la façon dont on va choisir son employeur, choisir aussi de mettre ses compétences au service de son employeur et dans son emploi au quotidien. Je pense que c'était quelque chose qui était déterminant pour moi.
Julie Deshusses
Me concernant, je parlerais de sens ou d'intérêt. Je viens de la communication scientifique. Je suis arrivée à l'ADEME par une recherche de mission sur des sujets qui m'intéressaient. La recherche (les sujets environnementaux en lien avec la société) m’a toujours parlé et cela avait beaucoup de sens pour moi. L'engagement, je l'ai intégré en travaillant à l'ADEME, en découvrant tous ces sujets et en apprenant tellement.
Valérie Martin
Parfois, l'engagement, nous avons l'impression que cela signifie « militant ». Ce n'est pas nécessairement le cas à l'ADEME. Nous sommes avant tout des personnes engagées et nous avons envie de mettre du sens dans notre action. Par rapport à l'ensemble des informations qui nous parviennent, à l'ensemble des travaux que nous menons, au fil des mois, des années, cet engagement se renforce parce qu'il y a urgence et nous avons aussi à cœur d'accompagner la transition écologique. Aujourd'hui, si nous, nous n'agissons pas, cela serait insupportable pour beaucoup d'entre nous.
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Manifesto
Nous croyons, à La Netscouade, qu’il est possible de régénérer la communication digitale tout en restant fidèles à ce que nous sommes.
Plus qu’une marque, La Netscouade est une marque de fabrique : nos clients viennent chercher chez nous une manière de faire, une capacité à imaginer des contenus à valeur pédagogique et créative, une propension à mixer cultures et talents dans un esprit « laboratoire d’idées ». Sans refuser la vitesse du numérique, nous avons toujours privilégié le long terme pour créer du lien entre l’entreprise et ses publics. Ce sont la transparence, l’écoute active, la constance et la consistance des prises de parole qui génèrent de la confiance et in fine de l’engagement durable.
Dans la période actuelle, nous aidons nos clients à faire du sens un vecteur de performance. Les projets que nous menons avec eux, RSE, numérique, nouveaux media, e-santé, éducation, science, font converger intérêt particulier et intérêt général et créent les conditions d’un engagement plus fort et plus durable.